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Ni prolongement, ni relance : Arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire

vendredi 23 janvier 2004


(Ce texte est adapté du tract commun aux orgas libertaires : AL, FA, OCL, OLS appelant à la manif unitaire du 17/01 à Paris qui a rassemblé 15 000 personnes dont plusieurs centaines de libertaires)

Force est de constater qu’aucun des dangers du nucléaire n’est réglé. Rien ne nous met à l’abri d’un accident majeur du type Tchernobyl et plus encore aujourd’hui avec le vieillissement des centrales en activité. A ces risques présents, s’ajoutent ceux encourus par les générations futures : les déchets polluants s’accumulent. Or, on ne sait rien faire d’autre qu’attendre qu’ils cessent d’être radioactifs, ce qui prendra des milliers d’années. Loin des propos rassurants du lobby nucléaire, cette énergie est donc bien une bombe à plus ou moins long retardement et la centralisation, l’opacité des décisions, l’absence de moyens véritables de contrôle, l’omniprésence de puissances financières renforcent encore nos inquiétudes.

Qui plus est, le nucléaire doit aussi son existence à ses usages militaires en tant qu’instrument de domination. Les usages militaires et civils sont imbriqués pour le plus grand bénéfice des industriels et de l’Etat, lequel vient de classer "secret défense" toutes les infos sur ce secteur, les rendant inaccessibles pour nous.

En France, EDF en remet une louche

Pourtant, au printemps, EDF a décidé de prolonger de 10 ans la durée de vie de ses centrales en activité. C’est un profit supplémentaire (entre 15 et 23 Mds d’euros) au détriment de la sécurité pourtant inquiétante : arrosage des réacteurs cet été, risque d’inondation de certaines installations… afin d’augmenter la valeur de l’entreprise et préparer la future privatisation.

Enfin, même si EDF prolonge la durée de vie des centrales, il est question de décider la construction des remplaçantes. Ces nouvelles centrales seront dites " EPR ", mais il ne faut pas, loin de là, y voir une tentative d’amélioration de la sécurité, au contraire. Ces centrales new tech sont de même technologie que les actuelles, donc pas plus sûres mais plus puissantes.

Une seule solution : arrêt immédiat !

Compte tenu des risques qui vont hélas en s’aggravant, le principe de précaution s’impose et il est simple, c’est la sortie immédiate du nucléaire. Cette dernière est envisageable. Certes, à court terme, les seules énergies renouvelables ne peuvent produire toute l’électricité nécessaire. Il faut diminuer les gaspillages et mettre en place une politique d’économie d’énergie. Le développement mondial tel qu’il s’est opéré depuis les 50’s n’est donc pas/plus possible. L’Occident, et quelques pays dits émergeants, ont tout basé sur une énergie peu chère donc dangereuse et polluante, or la survie sur la planète est incompatible avec une industrie phagocytaire généralisée. Gérer les énergies et leur répartition égalitaire au plan mondial devient encore plus impératif. Cela dit, à court terme, couplée au développement des turbines au gaz, à la co-génération, à l’arrêt des exportations d’électricité et de l’énorme autoconsommation des centrales, une sortie rapide du nucléaire est possible.

Pour une société autogestionnaire, sans nucléaire

Nous sommes contre le nucléaire, mais nous venons de le voir, loin d’un écologisme béat, c’est la question même du système capitaliste et des risques qu’il entraîne au bénéfice d’une infime minorité qui est posé.

Au delà de la réduction de notre consommation énergétique et de l’utilisation des énergies propres, nous devons supprimer les inégalités sociales et favoriser la démocratie directe par l’autogestion ou gestion directe par toutes et tous y compris mais pas seulement dans le cas précis de l’énergie.

Loin de l’oppression capitaliste et étatique, nous voulons un service un service public fédéraliste et géré par tous et toutes.